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Sepur se lance dans l’alternance pour former de jeunes éboueurs

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 01.10.2015 | Catherine Abou El Khair

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L'entreprise recrute des jeunes détenteurs du CAP "Gestion des déchets et propreté urbaine" sur des postes d'éboueurs. Une démarche de reconnaissance du métier nouvelle pour Sepur. 

À la Maison de la Chimie, dans le 7ème arrondissement de Paris, 14 apprentis du Campus des métiers de Bobigny (Seine-Saint-Denis) attendent leurs diplômes, enroulés dans un ruban bleu. En costume ou en survêtement, ils sont venus chercher, dans le "quartier des ministères", leur CAP "gestion des déchets et propreté urbaine", sous les applaudissements de leurs formateurs et de leurs tuteurs chez Sepur.  

Cette entreprise de propreté urbaine de 2500 salariés basée en région parisienne va recruter cette première promotion. Sur des postes en CDI de ripeurs, pour la collecte des déchets, et de cantonniers. « Nous avons été à l’initiative de cette formation, explique Youri Ivanov, président de Sepur. L’enjeu, c’est de rajeunir notre personnel, vieillissant, et de préparer les départs à la retraite. Car notre moyenne d’âge atteint les 46 ans ».

L’entreprise a mis à disposition plateaux techniques et professionnels pour l’enseignement pratique du métier d'éboueur. Elle s'est engagée à recruter les promotions de diplômés qui vont suivre, soit une vingtaine de personnes par an. 

Valorisation du métier

Deux ans de formation pour devenir agent de collecte et de propreté, est-ce bien nécessaire ? Jusqu'à présent, Sepur ne recrutait pas d'apprentis diplômés sur ses postes d'éboueurs. Actuellement, elle embauche d'ailleurs, en parallèle, une centaine de personnes sur des postes équivalents, mais sous contrat initiative emploi. « Ce CAP est peu enseigné et il est clair qu’il n’y a pas besoin de deux ans pour devenir éboueur. Par ailleurs, nous n’avons pas de problèmes de recrutement. Cependant, le niveau CAP correspond aux qualifications de ce métier et participe à sa valorisation », confie Claire Héry, la DRH. Qui assure qu'avoir une main-d'œuvre jeune, opérationnelle et à prix réduit pendant deux ans n'est pas à l'origine du projet. "Il s'agit de la responsabilité sociale de l'entreprise", explique-t-elle.

Peu importe pour Oumar, 22 ans, qui peut enfin signer son CDI. Parti de Mauritanie en 2011, il a gagné la « sécurité de l’emploi ». Le campus des métiers s’est chargé des démarches auprès de la Direccte pour le faire devenir apprenti. « Je n’ai pas la nationalité française, donc je n’aurais pas pu travailler pour la Mairie de Paris », indique-t-il.

« Nous vendons clairement un CDI aux jeunes pour qu’ils viennent candidater à ce CAP, confirme Leïla Diri, la directrice du pôle Emploi-formation du campus de Bobigny. Pour les jeunes venus de l'étranger ou déscolarisés qui se sont portés candidats, le CAP a en tout cas tenu ses promesses.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair

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