Le groupe de recrutement et d'intérim a développé un outil qui offre aux recruteurs comme aux demandeurs d'emploi une lecture révolutionnaire du marché du travail, fondée sur les compétences disponibles par territoire. Une solution Big Data inédite en Europe.
Et si un demandeur d’emploi pouvait visualiser les offres qui le concernent dans les entreprises installées non loin de chez lui ? Et si une entreprise pouvait connaître les compétences qui l’intéressent immédiatement disponibles dans son bassin d’emplois ? Ce matin, François Béharel, le président du groupe Randstad France a sorti de son chapeau une solution clé en main pour rendre ce genre de rêverie possible.
Développée avec Oracle et Capgemini, cette solution se base sur la technologie Big Data, c’est à dire, sur l’analyse d’un nombre considérable de données pour restituer une information qui s’articule sur les notions de compétences et de territoire. Randstad a en effet choisi de s’intéresser aux compétences plutôt qu’aux diplômes ou aux intitulés de postes tenus. Ce qui permet d’élargir le spectre de personnes susceptibles de tenir un poste, en fonction de leur savoir-faire réel. Objectif, faire apparaître des corrélations entre demandes et offres de compétences aussi bien à l’échelle de la France, que d’une région, d’un département ou d’une agglomération.
Un outil d'aide à la décision
« Il s’agit d’optimiser le matching entre les offres et les demandes, précise François Béharel. Jusqu’ici les dysfonctionnements du marché du travail ne permettaient pas à toutes les entreprises de trouver les compétences dont elles ont besoin pour se développer. En associant les données relatives aux territoires et aux compétences, nous avons développé un outil unique d’aide à la décision pour équilibrer l’offre et la demande. » Cerise sur le gâteau, il est possible de discerner les compétences essentielles, des compétences secondaires, les plus importantes pour réfléchir à une reconversion.
Un tel outil peut potentiellement intéresser beaucoup de monde. Les demandeurs d’emploi ou les salariés en premier lieu. Ils vont découvrir les métiers qui recrutent de façon récurrente sur leur bassin d’emploi. Ils connaîtront les entreprises qui embauchent – avec le nombre de leurs salariés, ainsi que les profils et les compétences les plus demandés. Ils sauront aussi où les employeurs potentiels sont installés. Les demandeurs d’emploi pourront mieux organiser leur recherche. Quant aux salariés, ils pourront éventuellement se reconvertir plus facilement en déterminant les compétences qui leur manquent pour entrer dans un autre secteur d’activité.
Multiples utilisateurs potentiels
Côté recruteurs, les promesses de ce nouvel outil sont aussi multiples. Une entreprise qui veut s’implanter dans un territoire pourra vérifier si les compétences dont elle a besoin sont disponibles sur place. Elle aura la possibilité de découvrir avec qui elle est en concurrence pour recruter tel ou tel profil sur son bassin d’emploi. Un recruteur pourra élargir le champ de compétences demandées aux candidats à l’embauche, s’il fait chou blanc en passant par une annonce classique. De son côté, un DRH pourra anticiper le reclassement de salariés en les orientant sur la bonne employabilité en fonction des demandes sur leur bassin d’emploi.
Enfin, les collectivités locales trouveront des informations susceptibles de les aider à attirer les entreprises : compétences présentes sur le territoire, atout en matière d’emploi. En tenant compte des besoins réels et futurs du marché de l’emploi local, elles pourront faire évoluer leur politique de l’emploi et de formation.
Accès aux données publiques
Pour le moment, Randstad fait fonctionner son nouvel outil sur une base interne de trois millions de curriculum vitae retraduits en 11 000 compétences sur 1000 métiers. S’ajoutent tous les profils récupérés sur les job-boards ou autres sites Internet qui le permettent. Mais François Béharel rêve d’accéder aux données publiques. « Le jour où l’Etat aura vraiment mis en place l’Open Data, nous pourrons utiliser les CV des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi et les données de l’Insee. L’efficacité de notre outil en sera décuplée. »
Tous les consultants Randstad sont d’ores et déjà équipés d’un Ipad qui leur permet de répondre immédiatement aux candidats. Un plan de formation de tous les collaborateurs est en cours pour développer le service aux entreprises et particulièrement aux PME. Le spécialiste du recrutement et de l’intérim espère augmenter rapidement son efficacité. « Jusqu’à présent, nous réussissions à répondre à une commande d’entreprise sur deux en moyenne, affirme François Béharel. Demain, nous serons mieux armés pour faire face au déficit de formation et d'information sur certains métiers ou à la pénurie de candidats que connaissent des bassins d’emploi. »