Alors que les associations d'aide sont débordées, le gouvernement va réserver 1000 missions sur les 70 000 programmées cette année au soutien des migrants.
Ils vont être 24 000 réfugiés à être accueillis par la France. Alors que les associations sont déjà surchargées. Pour leur venir en aide, le gouvernement a décidé de mobiliser en urgence l’Agence du service civique. Sur les 70 000 missions prévues cette année, 1000 seront dédiées au soutien aux réfugiés. « Nous sommes face à une crise humanitaire plus que migratoire, c’est un défi de société, estime Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports. L’Agence du service civique croule sous les demandes de jeunes qui veulent se rendre utiles. Cette appétence est un joli pied de nez aux propos xénophobes et racistes qu’on peut entendre ici ou là. »
Alphabétisation, aide administrative...
En juin, ils étaient déjà deux fois et demie plus nombreux que par le passé à avoir postulé à une mission. Les associations vont pouvoir piocher dans ce vivier et proposer des actions à des jeunes de 16 à 25 ans, pour six à douze mois maximum. L’éventail sera large tant les besoins sont divers : alphabétisation, aides administratives, soutien à la recherche d’emploi, inscriptions des enfants à l’école, découverte du territoire… Déracinés et ne parlant pas français, ces réfugiés se perdent dans le dédale des formalités à accomplir. Et ne saisissent pas toujours les codes d’une société qu’ils découvrent.
Pas du travail social
L’OFPRA offrira ainsi des missions d’accueil des demandeurs d’asile. La Croix Rouge, elle, proposera de développer des ateliers cuisine-musique, mais aussi de faire de l’accompagnement scolaire à Champagne-sur-Seine (Seine-et-Marne) où se trouve son centre d’hébergement. A la mairie de Paris, c’est une quarantaine de missions supplémentaires – sur 300 déjà programmées cette année – qui sont débloquées pour épauler les sites d’accueil. « Ces jeunes viendront compléter le travail social, ce sont des plus qui permettront une meilleure intégration », souligne le ministre.
Universalité du dispositif
Les délais d’examen des dossiers et des demandes d’agrément seront accélérés pour que la prise en charge soit la plus rapide possible. Ce recours exceptionnel au service civique repose la question de l’universalité d’un dispositif qui a prouvé son succès. Certains souhaitent le rendre obligatoire. Pour nombre de jeunes, il ne faudrait pas que passé l’émotion, le soutien disparaisse. Car la lutte contre la précarité se fait dans la durée. « On a attendu quatre ans pour accueillir ces réfugiés et faire quelque chose, pointe Zeymep, 19 ans, qui travaillera sur des projets culturels. J’espère que ça va perdurer. »