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Le réparateur de smartphones qui grandit à coups de contrats aidés

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 31.08.2015 | Catherine Abou El Khair

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En un an, Save, une enseigne de réparation de smartphones et tablettes, a embauché près de 260 salariés. En recrutant massivement des chômeurs en contrat de professionnalisation. Explications.

Ecran cassé, batterie à plat, téléphone qui ne s’allume pas… Employé chez Save, au centre commercial des Quatre Temps de la Défense (Hauts-de-Seine), Josué répare les téléphones mobiles des passants. En un clin d’œil, si possible, et en pleine allée commerçante. Indifférent au brouhaha, cet ancien militaire de 27 ans est ravi de sa reconversion. « Il n’y a que des personnes de mon âge, une bonne ambiance. Je vois beaucoup de monde, on a un bon contact avec les clients. Rien à voir avec, par exemple, un métier de caissier», détaille cet habitant de Bondy (Seine-Saint-Denis), ex-agent de sécurité.

Absence de filière

En un an, les stands rouges de la jeune entreprise, qui compte 260 salariés, se sont multipliés dans les centres commerciaux français. Il y en a 84 aujourd’hui. « Nous souhaitons encore ouvrir une trentaine de nouveaux points de vente en France et donc recruter une centaine de personnes d’ici fin 2015 », explique Damien Morin, le fondateur de la start-up.

Les recrutements s’enchaînent via les jobboards, le bouche-à-oreille ainsi que Pôle emploi. En l’absence de filière, la société organise elle-même la formation de ses recrues. Celle-ci dure deux semaines, dans ses locaux de Puteaux. « Les profils que l’on cherche n’existent pas. Il faut avoir des compétences techniques, mais avant tout une fibre commerciale, souligne Charlotte Grenet, la directrice des ressources humaines. Car les clients n’abandonnent pas si facilement ces objets très personnels à des inconnus ».

Recours à Pôle emploi

Pour soutenir cette croissance rapide, Save recourt à des contrats de professionnalisation en CDI pour plus d’un tiers de ses réparateurs aux T-shirt rouges. Soit près de 80 personnes. La formation, principalement effectuée via des tutoriels à distance, dure un an. « Sans ces contrats, on n’aurait pas eu l’opportunité de grossir aussi vite, admet la jeune DRH. Ils nous permettent de couvrir les frais de formation, qui peuvent devenir très élevés. Mais on est limité par la nécessité d’avoir des tuteurs qui sont, eux, engagés en CDI classique.»

Pôle emploi est devenu le meilleur ami de la start-up. Pour recruter des candidats de plus de 26 ans en contrat de professionnalisation, il faut en effet être au chômage. Mais sans condition de durée. « Il suffit d’être inscrit à Pôle emploi », confirme Charlotte Grenet. Rien n'interdit donc au postulant d'intégrer les listes de demandeurs d'emploi pour en ressortir aussitôt…

Dans sa recherche d'optimisation sociale, la jeune pousse devrait bientôt profiter d'une nouvelle opportunité : la préparation opérationnelle à l’emploi (POE). Un dispositif porté à l'origine par la CGPME, qui permet au futur employeur de faire financer – dans la limite de 400 heures – l'acquisition des compétences nécessaires avant la prise de poste. « Avec la POE, rien n’est à notre charge pendant la période de formation. Ce qui pourrait s'avérer plus intéressant pour nous que le contrat de professionnalisation».

Auteur

  • Catherine Abou El Khair

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