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La base aérienne d'Evreux s'ouvre aux entreprises

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 06.07.2015 | Anne-Cécile Geoffroy

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La base aérienne normande teste l'accueil d'entreprises sur son site. Une pépinière, commune avec la CCI de l'Eure, ouvrira en octobre. Objectifs, trouver de nouveaux financements et faciliter la reconversion des militaires.

Elle a été baptisée "Smart up". La pépinière d'entreprises hébergée sur la base aérienne d'Evreux, en Normandie, devrait accueillir ses premiers pépins le 16 octobre prochain. "D'ici là nous allons recruter les start-ups en partenariat avec la chambre de commerce et d'industrie de l'Eure. Cette pépinière est commune à nos deux organisations", explique le colonel Fabrice Feola, commandant de la base aérienne 105.

Partenariats entreprises

Cette ouverture au monde de l'entrepreneuriat est une première pour l'armée de l'air. Elle s'inscrit dans une expérimentation plus large, la "Smart Base", lancée officielement fin juin. Concrètement, l'armée a pour ambition d'augmenter l'efficacité des bases aériennes à travers l'utilisation du "big data" et de partenariats avec le monde de l'entreprise.

Mais aussi avec le déploiement de services aux aviateurs (comme des crèches ou des conciergeries), et l'accompagnement du développement des territoires sur lesquels les bases aériennes sont implantées. "L'évolution que l'on expérimente ne remet pas en cause l'essence même d'une base aérienne qui reste et restera un système de combat", précise le commandant de la base d'Evreux.

Il s'agit néanmoins d'une sacrée évolution culturelle pour les aviateurs. À Evreux, ils vont devoir rapidement partager leur site de 720 hectares avec une pépinière d'entreprises qui aura sa vie propre. Au total, sur les 15 start-ups que les partenaires espèrent héberger, cinq ou six pourraient l'être directement sur la base. Les autres seront localisées dans les locaux de la CCI, à quelques centaines de mètres du site militaire.

Data center

"Cette expérimentation va nous permettre d'apprécier les contraintes que pourrait poser ce type de partenariat sur un site sécurisé, poursuit le colonel Fabrice Feola. Mais plus qu'une ouverture physique du site, ce sera aussi pour nous une ouverture intellectuelle sur le monde de l'entreprise."

Parmi les partenariats que pourrait envisager la base aérienne figurent le développement d'une activité aérienne civile dans le fret ou l'hébergement de data centers, gourmands en espace mais aussi très soucieux d'assurer la protection de leurs données.

L'armée de l'air y voit plusieurs avantages. Elle en espère notamment de nouvelles sources de financement, opportunes en temps de disette budgétaire. Mais pas seulement. "Nous pourrions également travailler avec ces entreprises sur la reconversion de nos aviateurs ou l'emploi de leurs conjoints", explique le commandant.

À Evreux, la base aérienne abrite déjà deux pôles de compétences autour de l'aéronautique et des systèmes d'information et de communication projetables. Y travaillent quelque 500 aviateurs spécialisés dans les télécoms et les réseaux qui pourraient intéresser des entreprises en manque de main-d'œuvre hautement qualifiée.

La "smart base" d'Evreux n'en est qu'à ses balbutiements. L'armée de l'air se donne un an pour tester et évaluer les projets. Avec l'objectif, si les résultats sont concluants, d''étendre le concept aux autres bases aériennes hexagonales.

 

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy

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