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Encore trop de fonctionnaires selon la Cour des comptes

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 10.09.2015 | Emmannuelle Souffi

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Les sages de la rue Cambon chiffrent à 13 % du PIB les dépenses liées à la fonction publique. Et demandent des efforts au gouvernement.

Les efforts ne sont jamais suffisants aux yeux de la Cour des comptes. Surtout quand il s’agit de la fonction publique. Malgré la RGPP, le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, le gel du point d’indice ou encore la baisse de la rémunération des heures supplémentaires des enseignants, le coût de la masse salariale de l’Etat continue de flamber, selon un rapport rendu public le 9 septembre.

13 % du PIB

Commandé par la commission des finances du Sénat fin décembre 2014, il dresse une nouvelle fois un constat inquiétant sur la gestion des ressources humaines au sein des trois fonctions publiques (Etat, hospitalière, territoriale), toujours laissées en jachère malgré les annonces gouvernementales et alors que les enjeux financiers sont énormes. « La dépense, rémunérations et pensions comprises, atteint 278 milliards d’euros en 2014, soit un quart de la dépense publique et 13 % du PIB », détaille Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances du Sénat.

Un emploi sur cinq

Avec six millions d’agents, l’administration concentre un emploi sur cinq en France, un record au sein des pays de l’OCDE, après l’Europe du Nord. Les gouvernements successifs ont bien essayé de « dégraisser le mammouth », notamment pour contenter Bruxelles. Grâce aux différents plans d’économies, le coût de la masse salariale n’a progressé que de 2,3 % entre 2010 et 2013. Mais si l’Etat a fait des efforts notables pour limiter ses effectifs (-1 % par an depuis dix ans), les opérateurs (établissement publics administratifs, universités, Pôle Emploi…), eux, ont vu leurs troupes gonfler à vue d’œil : près de 50 % entre 2009 et 2013 !

La faute à l’Etat qui a transféré près de 150 000 agents depuis 2009 aux universités, agences régionales de santé, sans compter l’intégration des personnels de l’Unedic à Pôle Emploi. Mais aussi aux contrats aidés et aux embauches de personnels qualifiés qui sont venus étoffer les équipes, en particulier dans l’enseignement supérieur et la recherche.

450 millions à trouver

Résultat, les sages de la rue Cambon recommandent de nouvelles baisses d’effectifs et la poursuite du gel des salaires. La reprise de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux permettrait de réaliser 750 millions d’euros d’économies par an, d’après leurs calculs. Or, pour tenir ses engagements de maîtrise des dépenses salariales, l’Etat doit trouver 450 millions d’euros de coupes en plus. Les prochaines discussions sur le projet de loi de finances 2015-2016 risquent d’être corsées…

Auteur

  • Emmannuelle Souffi

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