Contre toute attente, Myriam El Khomri a succédé à François Rebsamen au ministère du Travail. Novice en matière sociale, la benjamine du gouvernement prend les dossiers sociaux à bras-le-corps. Portrait.
Paris 17e, fin septembre. Venue signer la première convention régionale de lutte contre le travail illégal dans la sécurité, elle ne veut pas commencer son discours tant qu’on n’a pas fait une place à la dizaine d’agents restés coincés dehors. «Nous sommes ici chez eux, c’est important qu’ils puissent partager ce moment-là avec nous», lance la ministre en regardant les huiles qui se serrent autour d’elle.
C’est ça, le style El Khomri, un mélange de fraîcheur et de spontanéité. Toujours un mot pour les plus fragiles, mamans solos ou jeunes de quartiers, comme lors de la présentation des rapports Combrexelle et Mettling. Bien loin de la froideur d’une Élisabeth Guigou ou de la raideur d’une Martine Aubry, cette anti-énarque réveille les ors de l’Hôtel du Châtelet depuis sa nomination surprise, le 2 septembre. Ici, on attendait Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports, ou Bruno Le Roux, patron des députés PS.