Quatre syndicats (CGT, FSU, Solidaires et FA-FP) appellent à un rassemblement ce mardi 18 novembre devant l’Assemblée nationale, à l’occasion du vote du budget. Histoire d’occuper le terrain, avant les élections dans la Fonction publique.
La mobilisation s’annonce intimiste. A la mi-journée, quelques centaines de personnes sont attendus devant l’Assemblée nationale, qui doit voter ce 18 novembre le projet de budget. A l’appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires et des autonomes de la FA-FP, les manifestants entendent réclamer des « perspectives » en matière de salaire. En cause, le gel prolongé du point d’indice, depuis 2010, que le gouvernement veut poursuivre jusqu’en 2017.
On est donc loin de la manifestation unitaire du 15 mai dernier, qui avait rassemblé des dizaines de milliers d’agents partout en France. A l’époque, toutes les centrales avaient appelé les fonctionnaires à descendre dans la rue. Y compris la CFDT qui, accusée de trop soutenir l’exécutif, tenait là une bonne occasion de montrer les muscles.
Un scrutin crucial pour la CGT
Les temps ont changé. Dans moins de trois semaines, près de cinq millions de fonctionnaires sont en effet appelés aux urnes pour les élections professionnelles. Un test de représentativité majeur qui rend impossible les initiatives unitaires.
Le scrutin est particulièrement crucial pour la CGT. Et son leader, Thierry Lepaon qui, très chahuté en interne, sera présent devant le Palais Bourbon puis tiendra meeting à Montreuil devant ses troupes. Arrivée en tête en 2010, la CGT (25,4%) doit impérativement maintenir l’écart avec ses poursuivants, la CFDT (19,1%) et FO (18,1%).
En jeu, sa place de premier syndicat dans l'Hexagone, que lui dispute la CFDT. Talonnée par cette dernière dans le secteur privée, la CGT craint de perdre son leadership lors de la prochaine mesure de l'audience de représentativité, prévue en 2017. De même, elle ne peut plus compter sur les élections prud'homales pour faire la course en tête, le scrutin étant voué à disparaître. Résultat, il ne lui reste plus que le vote des fonctionnaires pour briller. Avec le risque, en cas d'échec, d'une crise majeure.