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SFR-Numéricable : Pourquoi les syndicats tirent la sonnette d’alarme

Entreprise & Carrières | Condition de travail | publié le : 26.05.2015 | Elodie Sarfati

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Six mois après le rapprochement des deux sociétés, les syndicats dénoncent les méthodes de management de la nouvelle équipe et s'inquiètent des réorganisations en cours.  

«Il n’y aura aucune suppression d’emploi dans le rapprochement de SFR et de Numericable sous quelque forme que ce soit» : la promesse au gouvernement du président d’Altice Patrick Drahi, traduite dans un accord de garantie d’emploi courant sur 36 mois, sera-t-elle tenue ?

Six mois après le rachat de SFR par Altice/Numericable, les syndicats ont des doutes. Constatant que les départs non remplacés se succèdent, dont une centaine de directeurs de SFR, ils dénoncent des méthodes de management brutales, générant un «climat délétère et anxiogène», selon Thierry Serna, délégué syndical central adjoint Unsa de SFR.

 

Réorganisations sans vision d'ensemble Le 21 mai - deux jours après un débrayage organisé par la CGT, la CFDT et l’Unsa, mais à l’initiative, souligne-t-il, des salariés- le CCE qui s’est tenu chez SFR n’a pas rassuré les élus. La direction y a présenté des mesures visant à «remettre l’humain au coeur du projet d’entreprise », portant par exemple sur la communication avec les salariés.

Insuffisant : une résolution a été votée à l’unanimité pour demander en justice la présentation du projet d’entreprise dans sa globalité et son impact sur l’emploi, «alors que nous subissons depuis plusieurs mois de multiples réorganisations, mais sans vision d’ensemble, poursuit le syndicaliste. Pour les mettre en oeuvre, on demande aux salariés de changer de société, donc de contrat de travail. Dans la plupart des cas, cela signifie une baisse des avantages sociaux et des conditions de travail moins-disantes ». Un tiers des salariés seraient concernés par un changement de poste.

Principe du volontariat Si Thierry Serna parle de mobilités forcées, son homologue de la CFE-CGC, Abdelkader Choukrane, nuance le propos, expliquant qu’une négociation sur l’accompagnement des réorganisations est en cours. «Le principe du volontariat est d’ores et déjà acté pour les mobilités internes, ainsi qu’une enveloppe de 3,4 millions d’euros pour les formations».

Il n’en reste pas moins inquiet des risques sur les conditions de travail induits par les réorganisations. Des questions demeurent par exemple sur les conséquences de l’arrêt d’un certain nombre de contrats de sous-traitance : « les tâches sont supprimées ou réinternalisées. Nous demandons à en connaître précisément l’impact pour les salariés de SFR ».

Ancien de Cegetel, il a connu plusieurs fusions qui toutes ont donné lieu à des suppressions d’emploi par des plans de départs volontaires. « Celle-ci est particulière : la méthode Drahi est un tsunami. Tout est verrouillé, les managers se sont vus retirer leurs budgets. La culture d’entreprise de SFR a été complètement niée ».

Auteur

  • Elodie Sarfati

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