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Sephora triple les salaires le dimanche

Liaisons Sociales Magazine | Condition de travail | publié le : 18.03.2016 | Anne Fairise

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Le distributeur de parfums a conclu avec les syndicats réformistes un accord sur le travail dominical. Celui-ci ne mégote pas sur les compensations, à commencer par un paiement triple des heures travaillées.

La bataille pour l’ouverture dominicale aura été de très courte durée chez Sephora. Deux mois après l’ouverture des négociations, le distributeur de parfums décroche un accord majoritaire sur le travail dominical grâce à la signature des syndicats réformistes. Après la CFE-CGC et la CFDT, la CFTC (premier syndicat de l’enseigne) a apposé, jeudi 17 mars, son paraphe sur le texte qui ne pinaille pas sur les compensations accordées aux salariés volontaires pour travailler le dimanche.

 « Les négociations ont été plus sereines que celles pour l’ouverture en soirée ou de nuit. Cette fois, elles ont laissé place à de réels échanges », commente Guillaume Martin, DSC à la CFTC qui ne cache pas sa satisfaction.  Il y a de quoi, puisque Sephora a accepté une majoration à 200% de toute heure de travail réalisée le dimanche, « y compris lorsque celui-ci est férié », soit un paiement triple. Les heures de travail effectuées en soirée, de 21h à 24h, les dimanches et jours fériés, sont également majorées à 200%.

Première à concéder 200%

Sephora est la seule enseigne, parmi toutes celles ayant signé un accord suite à la loi Macron, à concéder une telle compensation salariale. Le distributeur n’a guère eu le choix : la CFTC dont la signature était indispensable pour rendre l’accord majoritaire, en avait fait une condition sine qua non à son paraphe. Le syndicat avait posé la même exigence concernant la garantie d’un « volontariat total ». Un point plus difficile à obtenir. "Les salariés volontaires ne pourront pas se voir imposer les dates de dimanche travaillé. Ils les choisiront", reprend la CFTC.

De fait, les salariés volontaires planifieront eux-mêmes les dimanches travaillés, en remplissant le tableau affiché en magasin pour recueillir leurs souhaits de dates sur la première quinzaine de chaque mois (pour une application le mois suivant). Si les volontaires sont trop nombreux, Sephora s’engage  à organiser un « roulement », pour « répartir le travail du dimanche de façon équitable ». Mais les volontaires ne pourront travailler plus de 40 dimanches par an, l’accord garantissant un « minimum de 12 dimanches non travaillés dans l’année » (congés payés inclus). Autres garanties, la journée de travail ne peut être fractionnée ni inférieure à cinq heures.

Compensation des sous-effectifs

En matière de compensations, le distributeur de parfums fait peu sur les repos. Il n’accorde qu’ « une heure de récupération supplémentaire tous les cinq dimanche travaillés ». Il s’engage, par contre, à prendre en charge les frais de garde d’enfants (de moins de 15 ans ou de moins de 18 ans en cas de handicap) ou d’ascendants, dans la limite de 1600 euros par an.

Comme beaucoup d’enseignes, le distributeur de parfums promet de donner la priorité aux salariés à temps partiels volontaires pour travailler le dimanche avant de procéder à d’éventuelles embauches en CDI. S’il ne prend pas d’engagement sur le nombre de créations d’emplois, il promet néanmoins d’ « augmenter de 6% le volume d’heures travaillées au sein des magasins nouvellement ouverts de façon permanente le dimanche ». Une façon, selon les syndicats signataires, d’éviter, en semaine, les sous-effectifs. 

Ces dispositions entrent en vigueur tout de suite pour les salariés de Sephora travaillant déjà de façon permanente le dimanche, notamment à Marseille, Vichy, Levallois-Perret, Paris (Champs-Elysées) ou Aéroville (Roissy).

Aucune nouvelle ouverture dominicale permanente n’est aujourd’hui programmée. 

Auteur

  • Anne Fairise

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