Marylise Lebranchu relance le comité des DRH public-privé. Une instance née en 2008, sous un gouvernement de droite. Si les intentions sont louables, l'efficacité de l'instance pose question.
Les bonnes idées n'ont pas d'âge, ni de couleur politique. C'est ce que Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, a dû se dire en relançant le comite des directeurs de ressources humaines public-privé.
La première séance de travail, le 31 mars, a réuni une vingtaine de personnes, dont des DRH du privé (Areva, Axa, EDF, Groupama, Carrefour, Groupe La Poste, Orange, Renault, Siemens, SNCF, Caisse des Dépôts) et des DRH de ministères et de collectivités territoriales (Défense, Finances, Affaires étrangères, Ecologie, Ville de Lyon).
Cette instance informelle n'est pas nouvelle. Le premier comité des DRH public-privé a été créé en 2008 par André Santini, alors secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique. Ses travaux avaient rapidement abouti à une convention-cadre visant à "faciliter les mobilités temporaires des cadres et des non-cadres du privé vers le public et réciproquement." Il s'agissait alors d'offrir aux collaborateurs volontaires des occasions de se "développer", grâce à la création de "passerelles humaines entre les entreprises et les administrations, à travers un engagement de responsables RH".
Expériences dans le privé
Sans pouvoir être accusée de plagiat, Madame la ministre reprend une bonne part de l'initiative de son prédécesseur. "L'objectif de ce comité est de construire un échange entre les différents acteurs pour développer les passerelles entre les secteurs public et privé et partager des expériences innovantes dans le domaine de la gestion des ressources humaines et du management", indique le ministère. Avec, comme thème de la séance inaugurale, "la diversification des parcours professionnels des cadres et le développement des mobilités entre privé et public".
Le comité se réunira trois fois par an, de façon souple, afin de faire des propositions qu'il soumettra à la ministre. Quelques pistes sont évoquées, comme l'accompagnement des agents qui souhaitent faire une expérience dans le privé. Ou encore faciliter la montée en puissance du "troisième concours" qui permet une véritable diversification des parcours individuels.
Résultats non mesurés
Marylise Lebranchu (PS) n'est certes pas la première à faire sienne l'initiative d'André Santini. A peine installé au secrétariat d'Etat de la Fonction publique, en 2010, Georges Tron (UMP) avait relancé le comité en expliquant qu'il pouvait jouer un rôle d'aiguillon pour les mouvements de cadres des administrations publiques vers les entreprises privées, et vice versa.
Après son départ du gouvernement, en mai 2011, c'est François Sauvadet (UDF, puis UDI), son successeur, qui a présidé le comité et réaffirmé son attachement au rapprochement et au dialogue entre les responsables du public et ceux du privé. "La Fonction publique a à apprendre du privé, la réciproque l'est tout autant", expliquait-il à l'époque.
Reste à savoir si cette fois-ci, les activités du comité des DRH public-privé s'inscriront dans la durée. Jusque là, elles sont restés épisodiques et fonction de l'intérêt du ministre de tutelle en place. Quant aux résultats issus des travaux de l'instance, aucun bilan n'en a jamais été fait. Prochaine séance prévue en septembre prochain.