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Les objets connectés de santé séduisent les employeurs

Entreprise & Carrières | Condition de travail | publié le : 18.02.2016 | Laurent Poillot

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Les entreprises qui équipent leurs salariés de petits outils de quantified self (mesure de soi) relient cette initiative à des démarches de qualité de vie au travail. Mais attention aux dérives : il ne s'agit ni de diagnostic santé ni de profilage de salariés.

Ils mesurent vos pas, votre activité cardiaque, vos cycles de sommeil et le taux d’oxygène dans votre sang. Les bracelets connectésjouissent d’un effet de mode considérable, surtout chez les amateurs de
fitness. Quinze millions de ces objets se vendront dans le monde en 2018, selon le think tank Idate, dont les études de marché évaluent le secteur des wearable technologies (technologies portables : montres, lunettes et bracelets) à 123 millions d’objets prochainement distribués. Sur un marché en progression de 70 % par an depuis 2014, ces traqueurs se voient parés de toutes les vertus pour lutter contre les maladies de longue durée. Le fabriquant Fitbit, dans ses argumentaires de vente, a avancé des statistiques éloquentes sur la réduction des risques de diabète, de certains cancers et des accidents vasculaires cérébraux.
 
Peu d’expériences françaises
Assureurs et entreprises s’y intéressent de plus en plus. Les premiers, très gourmands de data, le font dans une logique de prévention ou, parfois, de tarification adaptée à l’état de forme de l’assuré pour leurs contrats individuels. Les seconds l’abordent sous l’angle du bien-être, avec l’arrière-pensée de stimuler l’engagement des salariés, de diminuer des risques psychosociaux et donc d’absentéisme dans l’entreprise. Or en France, les premières expériences sont encore peu nombreuses.
 
Système apprenant
Harmonie Mutuelle a fait figure de pionnier en prenant deux initiatives. La plus récente a été de créer, en septembre, un comparateur de produits de santé connectés (www.guide-sante-connectee.fr) pour apporter aux consommateurs une aide au choix. Avant cela, début 2015, elle avait lancé l’application Betterise. Un système de coaching en ligne qui exploite, en les interprétant, toutes des données tirées de l’activité quotidienne. La plate-forme est utilisable par ordinateur, tablette ou smartphone. Il faut être adhérent à la mutuelle pour pouvoir ouvrir un compte, renseigner son sexe, son âge, sa taille et son poids, et enfin dire si on possède un objet connecté ou pas, afin de déterminer de quelle façon les données alimenteront le tableau de bord. Et, pour stimuler la demande, la prestation n’est pas facturée. L’assureur a inclus son coût dans toutes les cotisations, de l’ordre de « quelques centimes par adhérent ».

« Le système est apprenant, explique Pierre Brun, directeur de la stratégie de l’offre et de l’innovation d’Harmonie Mutuelle. Il envoie des cartes de dialogue qui fournissent des conseils de plus en plus précis, au fil des séances, ainsi que des conseils de santé. » Vingt programmes sont prévus sur différents thèmes (tabac, nutrition, poids, sommeil…) à suivre durant un à plusieurs mois, en complément de vidéos à consulter. « Les données collectées (...)

Auteur

  • Laurent Poillot

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