Pour promouvoir leurs démarches de qualité de vie au travail, les entreprises doivent s'appuyer sur les managers. A condition de clarifier leur rôle et de leur donner des marges de manoeuvre pour organiser le travail dans leurs équipes. Exemples.
Plus d’un an après la signature de l’accord national interprofessionnel du 19 juin 2013 sur l’amélioration de la qualité de vie au travail (QVT), les entreprises s’engagent encore timidement sur ce terrain. Mais toutes s’accordent sur le rôle essentiel joué par les managers dans le déploiement d’une démarche QVT. À l’instar de La Poste. Ce sont en effet les managers « qui ont la plus forte et la plus régulière proximité avec leurs collaborateurs, la responsabilité d’être attentifs à leurs difficultés, un rôle de soutien et un rôle RH », observe Gérard Bellengier, directeur de la stratégie sociale et de la qualité de vie au travail à La Poste.
Souci du bien-être
Peut-être trop de rôles à la fois, surtout quand les directions ne leur donnent pas de consignes claires sur leurs missions ni sur les moyens de les réaliser. Et qu’elles contraignent les managers au respect de procédures « parfaitement définies mais trop rationnelles », sans leur laisser de marges de manœuvre, comme le souligne Norbert Alter, professeur de sociologie, codirecteur du master Management, travail et développement social de l’université Paris-Dauphine. En outre, « il n’y a plus de différence entre management intermédiaire et management de proximité, remarque Martine Keryer, secrétaire nationale confédérale de la CFE-CGC. Il faut remettre le management intermédiaire dans le processus décisionnel pour une meilleure compréhension des stratégies des entreprises ». Pourtant, « la grande majorité des managers a le souci du bien-être des équipes. La phase du déni des risques psychosociaux est dépassée aujourd’hui, mais on demande aux managers de s’en occuper sans leur donner les capacités organisationnelles pour le faire », déplore Jean-Pierre Brun, professeur de management à l’université de Laval (Canada), consultant expert au cabinet Empreinte humaine... (lire l'enqête complète dans E&C n°1208).