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Les espaces de coworking peinent encore à convaincre les entreprises

Liaisons Sociales Magazine | Condition de travail | publié le : 05.06.2015 | Catherine Abou El Khair

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Plébiscités par les indépendants et les start-up, les lieux de travail partagés ne sont guère fréquentés par les salariés des entreprises privées. Et cela malgré les offres existantes sur le marché. La faute au télétravail, encore peu développé dans les grandes entreprises.

Au diable le bureau! Lieux de coworking, bureaux flexibles, télécentres, centres d'affaires... Bien connus des start-up et des indépendants, ces espaces de travail partagés, qualifiés par certains de "tiers lieux", ont le vent en poupe. "Aujourd'hui, les open space sont peu conviviaux, bruyants, stressants. Par conséquent, ces endroits sont perçus comme des lieux de rêve pour travailler", explique Emmanuelle Léon, professeur de GRH à l'ESCP Europe, lors d'une conférence organisée à l'Atelier BNP Paribas sur ce sujet, jeudi 4 juin.

Certains acteurs de l'immobilier d'entreprise parient sur cette nouvelle demande d'alternative au bureau et au travail à domicile. Filiale de Regus, d'Orange et de la Caisse des dépôts, Stop&Work propose aux Franciliens des espaces plus près de chez eux, hors des quartiers d'affaires parisiens. Elle ouvre bientôt deux télécentres à Beauvais (Oise) et Montereau (Yonne), après avoir inauguré, en octobre 2014, le télécentre de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Une quinzaine d'autres vont suivre. Depuis un an, un concurrent, Nexity, propose aussi cinq espaces de coworking en grande couronne d'Ile-de-France.

Entreprises sceptiques

L'offre de tiers-lieux se structure. Spécialiste du télétravail et des espaces de travail, le cabinet de conseil LBMG Worklabs agrège, depuis un an, tous les types d'espaces compatibles notamment avec les cahiers des charges d'entreprises, via son service Neonomade Pro. Il en recense environ 200 en France. "Le bureau, aujourd'hui, est surdimensionné. Il n'est occupé que la moitié du temps", explique Nathanaël Mathieu, l'un de ses cofondateurs.

Reste à faire venir les salariés du privé, minoritaires dans les espaces de coworking ou les centres d'affaires. Selon un sondage du Tour de France du télétravail, ils représentaient, en 2012, 38% du public de ces espaces, dont une majorité d'employés dans les TPE/PME (52%), les associations (20%) et les collectivités (12%). Seuls 15% de ces utilisateurs viennent des grandes entreprises.

Attirer cette population relève encore du pari en 2015. Au télécentre Stop&Work de Fontainebleau, ouvert en octobre dernier, les salariés du privé n'affluent toujours pas. "Sans développement du télétravail, ils n'investiront pas ces espaces. En l'état, pour les directions des entreprises, ces solutions représentent d'abord un coût supplémentaire. Il faudrait, en outre, le proposer à l'ensemble des salariés", explique Cédric Falgas.

Le directeur général de Stop&Work compte néanmoins sur quelques tendances lourdes : le ras-le-bol des transports, la course aux économies sur le coût des postes de travail et l'appétence des nouvelles générations à travailler hors des bureaux.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair

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