Les cadres sont certes fiers de leur entreprise, mais la moitié seulement de ceux interrogés par Cadremploi en parlent positivement. Le signe d'un certain désengagement ?

« Après sept ans de crise, nous sentons monter une réelle lassitude chez les cadres », observe Julien Breuilh, directeur des études de Cadremploi, en expliquant pourquoi le jobboard a décidé de se pencher sur la perception qu’ont les cadres de leur milieu professionnel*.

Les résultats publés ce 26 février ont effectivement de quoi interroger sur leur niveau d’engagement : 53 % des cadres sondés se disent fiers de leur entreprise. Mais leur engagement repose avant tout sur leurs collègues (32 % en moyenne, et jusqu’à 38,5 % chez les 18-25 ans), devant la qualité des produits (30 %), l’image de l’entreprise (29,5 %) ou sa notoriété (29 %).

Promotion de l'entreprise

Du reste, quand ils sont amenés à parler de leur entreprise à leur entourage, seulement 52,5 % le font positivement. « Les cadres sont pourtant les premiers acteurs de la promotion d’une entreprise », observe Julien Breuilh, qui invite les recruteurs à s’interroger sur l’engagement de leur collaborateurs, notamment quand la sortie de crise se confirmera.

Car le décalage entre les attentes des cadres et la réalité ne cesse de se creuser : seulement 43 % d’entre eux font le métier dont ils rêvaient quand ils étaient jeunes et 45,5 % n’occupent pas le poste auquel ils aspiraient à la fin de leurs études. Seul, le contenu de leur poste parvient réellement à les satisfaire (à 57 %). En revanche, l’acquisition de compétences (42 %), la rémunération (35 %) ou les relations avec leur manager (28 %) leur semblent nettement insuffisantes. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que 45 % des cadres déclarent se sentir mal dans leur entreprise. Pas étonnant, mais pas très rassurant non plus…

* Etude menée par Cadremploi du 19 au 23 janvier auprès de 3 940 candidats interrogés par questionnaire auto-administré en ligne.