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« Le reporting RSE se généralise… même si des sujets restent tabous »

Entreprise & Carrières | Condition de travail | publié le : 13.02.2015 | Virginie Leblanc

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Le directeur  de la méthodologie et des relations institutionnelles de l'agence de notation commente l'enquête de son organisme sur les pratiques internationales de reporting RSE, qui se généralisent. Les entreprises françaises se distinguent parmi celles qui affichent les taux d’information les plus hauts.  

Comment ont évolué les pratiques de reporting RSE, selon votre étude (*)?

Nous notons aujourd’hui une généralisation spectaculaire du reporting RSE sur la totalité des continents, y compris en Chine et dans les pays émergents. On peut l’expliquer par un mimétisme fort des multinationales qui adoptent les pratiques de leurs concurrents.

C’est aussi le fait de demandes explicites des investisseurs, des agences de notation, de l’action des ONG, et des réglementations. Il ne faut pas négliger non plus les efforts des entreprises qui ont connu des controverses. Par exemple, depuis sa mise en cause sur le travail des enfants, Nike est devenu un des acheteurs les plus exigeants au monde en matière de respect des normes sociales à l’égard de ses fournisseurs.

L’étude (à télécharger ci-dessous) montre aussi qu’il n’y a pas de corrélation entre la volumétrie de l’information et sa pertinence. Le reporting peut en effet être concis et à haute valeur ajoutée. L’essentiel est qu’il s’inscrive dans une logique de reddition, qui consiste à rendre intelligible le lien entre le modèle économique et la prise en compte des attentes, des intérêts et des droits des différentes parties prenantes.

Quels sont les thèmes les mieux et les moins bien renseignés ?

La gouvernance est le sujet le plus renseigné. Il est suivi des thèmes relatifs à l’éthique des affaires et la relation client. Les informations sur l’environnement sont celles qui ont le plus progressé.

Restent deux grands angles morts : les droits de l’homme, notamment en Asie et dans plusieurs pays en développement, où on a carrément l’impression qu’ils ne font pas partie de la RSE. De plus, la liberté syndicale et la négociation collective restent des sujets tabous, même lorsque les relations professionnelles sont satisfaisantes.

L’autre angle mort concerne la gestion des approvisionnements. Or, les multinationales rendent rarement compte des principes ou des critères de responsabilité sur lesquels elles achètent ou se fournissent. C’est là que se loge la plupart du temps le dumping social.

Comment se situent les entreprises françaises dans l’étude ?

Parmi les 31 meilleurs scores attribués au regard des indicateurs de notre référentiel, on compte 19 entreprises françaises, dont la Société générale, qui obtient le meilleur score (99%), suivie par BNP-Paribas, groupe Seb et Orange.

Les entreprises françaises ont beaucoup progressé sur les questions environnementales et la rémunération des dirigeants. Elles sont les plus avancées à l’échelle mondiale sur les droits de l’homme et les RH.

 

* Etude portant sur la période 2008-2014 et sur 1309 entreprises cotées, domiciliées en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Asie-Pacifique

Auteur

  • Virginie Leblanc

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