Insistant sur sa mission sociale, l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes accueille, pour commencer, une centaine de réfugiés en Ile-de-France. L'organisme entend aussi les accompagner dans leur insertion.
Une proposition bienvenue. L’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) vient d’accepter de mettre à disposition 2 000 places d’hébergement dans ses propres centres à partir de la semaine prochaine. Mais, d’ores et déjà, une centaine de réfugiés syriens, irakiens et érythréens vont être accueillis en Ile-de-France à la demande du préfet de région dès ce mercredi 9 septembre. L’Afpa gère 112 centres en France qui représentent 15 000 lits.
Un mois pour répondre à l’urgence
« La capacité d’accueil de nos centres varie de 30 à une centaine de chambres avec des taux d’occupation très variables, plus élevés en région parisienne que sur les territoires ruraux », précise Christophe Donon, directeur de la stratégie. Le premier recensement des places disponibles a commencé en début de semaine.
En lien avec les associations humanitaires et d’aide aux réfugiés (Croix-rouge, Cimade…), l’Afpa propose cet hébergement d’urgence durant un mois, dans un premier temps, afin que les personnes puissent faire les démarches nécessaires en vue d'obtenir le statut de réfugié politique. « Ensuite, elles pourront être orientées vers des logements plus pérennes », explique Christophe Donon.
L’insertion en perspective
L’Afpa se positionne aussi sur la suite : la formation des réfugiés. « Il va y avoir des besoins en apprentissage de la langue, en bilans professionnels de personnes qui exercent déjà un métier ou des besoins d’adaptation de leurs compétences à notre marché du travail », note Christophe Donon. Sur certains de ces points, il va proposer un dispositif à l’Etat, en cours d'élaboration. « Nous verrons si cela peut être financé. » Et d’assurer : « Nos formateurs savent assumer des formations auprès de publics fragilisés. »
Sensibiliser le personnel
Reste à savoir comment accueillir au mieux ces réfugiés. Ce n’est pas le métier de l’Afpa, ni de ses salariés. Chaque directeur de centre concerné va organiser des réunions d’information avec le personnel, de même que les stagiaires déjà hébergés vont être sensibilisés. Christophe Donon ne cache pas une certaine angoisse, « compte tenu de l’état de la société ». Il espère que la solidarité prendra le dessus entre personnes qui partagent souvent une détresse sociale.