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La santé du dirigeant d’entreprise se dégrade

Liaisons Sociales Magazine | Condition de travail | publié le : 18.05.2016 | Chloé Joudrier

D’après une étude d’Opinion Way pour MMA, la santé des dirigeants d’entreprise se dégrade. Même s’ils sont 76 % à penser leur état de santé globalement bon, dans le détail, les résultats le sont beaucoup moins.

Selon une étude d'Opinion Way pour MMA, la santé des patrons de PME ne va pas en s'améliorant. Sur les 1284 dirigeants d'entreprise de moins de 50 salariés interrogés, 76 % pensent leur état de santé globalement bon. Dans le détail, des signaux d'alerte nuancent pourtant ce premier constat.

Le travail c’est la santé, chantait Henri Salvador. Des paroles validées par plus de 80 % des chefs d'enteprise interrogés. Un état de santé qu'un quart des interviewés pense pourtant en dégradation depuis ces cinq dernières années. L'étude révèle malgré cela qu'un dirigeant sur trois refuse encore de poser un arrêt maladie. La raison ? La peur d’impacter directement la bonne marche de l’entreprise. Parmi les 11 % de dirigeants arrêtés par leur médecin, 15 % parle d’un impact négatif sur l’activité de la société.

Autre impact moins surprenant : le stress. Un sentiment que 67 % des sondés pensent sans surprise nuisible à leur santé. Malgré tout, il semble rester un moteur pour beaucoup. Car plus de la moitié des interviewés a tendance à le penser positif et stimulant pour leur travail. Reste que la santé économique de l’entreprise influe directement sur l'état personnel du dirigeant. Les difficultés économiques de l'entreprise arrivent en effet en tête des causes de stress trop élevé. Exemples parlants : 36 % des dirigeants éprouvent des difficultés à prendre la décision de licencier un collaborateur ou encore 21 % craignent les prud'hommes.

Un dirigeant sur cinq a une maladie chronique

Les différents indicateurs de l'étude témoignent surtout de la dégradation de la santé psychique des chefs d'entreprise : 47 % ont des troubles du sommeil (contre 40 % en 2015), 52 % sont en état d'anxiété (contre 47 % en 2015) et 29 % expriment un sentiment d'isolement (contre 24% en 2015). Des chiffres à relativiser selon Dominique Carlac'h, présidente de la commission dynamique des entreprises du Medef et dirigeante d'une entreprise de 28 salariés: "les phénomènes comme la solitude ne sont pas seulement dûs à des problèmes liés à l'entreprise. Il ne faut pas oublier qu'il peut y avoir aussi des facteurs personnels".

Des solutions émergent comme la mindfulness, ou méditation de pleine conscience, qui favorise la faculté à se concentrer. Directeur général de MMA, Hervé Frapsauce témoigne de cette pratique : "C'est un instrument efficace pour la condition psychique et physique. Nous l'utilisons en interne depuis longtemps et nous serons amenés à le proposer à nos clients dès 2017". Une solution qui permettrait de diminuer certains des maux que les chefs d'entreprises interrogés subissent comme le stress .

Mais qui dit problèmes psychiques dit problèmes physiques comme les douleurs articulaires. 52% des dirigeants disent en souffrir (contre 46 % en 2015). Idem pour les douleurs intestinales (25% contre 19%). Surtout un dirigeant sur cinq déclare avoir un problème de santé chronique ou de caractère durable. Des chiffres qui ne font que confirmer l'image d'un dirigeant d'entreprise qui ne se ménage pas beaucoup. Rien de bien suprenant pour cette moitié de patrons déclarant travailler plus de 50 heures par semaine. Un temps de travail qu'ils jugent très majoritairement supportable.

Auteur

  • Chloé Joudrier

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