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La fonction publique paie-t-elle mal ses agents ?

Liaisons Sociales Magazine | Condition de travail | publié le : 31.03.2016 | Stéphane Béchaux

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Les syndicats de fonctionnaires appellent ce 31 mars les agents à la grève pour défendre leur pouvoir d'achat. Selon leurs calculs, celui-ci a baissé de 7 à 8% depuis 2010. Des estimations contredites par les chiffres officiels.

Mi-mars, en pleine grogne sociale, l’exécutif a très opportunément annoncé une revalorisation du point d’indice, qui sert à calculer la rémunération de base des fonctionnaires. Gelé depuis 2010, celui-ci va augmenter de 0,6 % en juillet 2016 puis de 0,6 % en février 2017.

Ces mesures, qui pèseront 2,4 milliards d’euros dans le budget de l’État, sont jugées insuffisantes par les syndicats, qui appellent les fonctionnaires à la grève ce jeudi 31 mars. D’après les estimations des organisations, les agents du public ont en effet perdu entre 7 et 8 % de pouvoir d’achat ces six dernières années.

Contrairement aux idées reçues, la fonction publique rémunère pourtant globalement mieux ses troupes que les entreprises. Le salaire net médian d’un agent à temps plein s’élève à 1936 euros par mois, contre 1772 euros pour un salarié du secteur privé (ou d’une entreprise publique). C’est la fonction publique d’État qui rétribue le mieux (2 260 euros), loin devant les hôpitaux (1848 euros) et la territoriale (1659 euros). Les mieux payés sont les médecins hospitaliers (4866 euros), les moins bien lotis les employés du secteur médico-­social (1614 euros). Au final, seuls les hauts revenus ­gagnent mieux leur vie dans le privé que dans le public.

Distribution par déciles des salaires nets mensuels en 2013 (en euros)

Quoi qu'en disent les syndicats, les agents de la fonction ­publique n’ont globalement pas vu leur ­pouvoir d’achat baisser au cours des dernières années. Quand bien même la valeur du point d'indice a été gelée entre 2010 et 2015. En 2014, la rémunération nette moyenne des personnes en place (RMPP) a ainsi crû de 0,7 % en euros constants.

Il existe néanmoins des écarts entre les trois fonctions publiques. En 2014, la RMPP des agents de l’État a crû de 0,5 %, inflation déduite. Elle était restée stable en 2013 (0 %) et avait augmenté de 0,9 % en 2012 et en 2011.

En 2014, la rémunération nette moyenne des agents ­hospitaliers en place a, elle, augmenté de 0,7 %, hors inflation. Cette hausse vient compenser la baisse de 2013 (– 0,1 %) et s’ajoute aux ­augmentations constatées dans le secteur hospitalier en 2012 et 2011 (+ 1,1 %).

Quant à la RMPP des ­fonctionnaires territoriaux, elle a progressé de 0,7 % en euros constants en 2014. Les hausses étaient de 0,4 % en 2013 et de 0,2 % en 2012 et 2011.

Auteur

  • Stéphane Béchaux

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