A l’occasion du lancement du livre collectif « Innovations RH, passer en mode digitale et agile » aux éditions Dunod, le Lab RH a organisé une table ronde sur l’innovation RH et le bien-être au travail. Verbatim.
Le chiffre parle de lui-même : 50% des créateurs de jeunes pousses membres du Lab RH, une association dédiée à l’innovation RH qui regroupe plus de 400 start-ups, n’ont pas suivi de formation en ce domaine.
Ce qui ne les empêche pas d’innover, bien au contraire. «Je suis physicien de formation et dans ma discipline, on cherche toujours à avoir un point de vue externe pour analyser les phénomènes» explique Jérémy Lamri, CEO de Monkey Tie, confondateur du Lab RH et l’un des co-auteurs du livre.
Cette distance, voire cette méconnaissance du quotidien RH, peut paradoxalement devenir un atout pour inventer. « Nous raisonnons à partir de notre expérience, de notre vécu d’entrepreneur et non à partir des process RH existants. Nous innovons en cherchant à résoudre des problèmes auxquels nous avons été confrontés».
Bien-être au travail
Dans cet esprit, Thomas Coustenoble, un responsable du cloud computing chez Microsoft qui s’intéresse au stress lié au travail sans être un pro des RH, vient de cofonder HappyTech, un collectif de start-ups dont les membres innovent dans le domaine du bien-être en milieu professionnel. Le sujet est souvent négligé, alors même que le développement d’un environnement de travail agréable contribue à prévenir les dépressions et burn-out.
Sur ce que qu’on appelle plus pompeusement le bonheur au travail, on trouve toutes sortes d’acteurs au Lab RH : Eneixia propose des solutions hybrides (outils numériques, services aux collaborateurs comme la conciergerie, aménagements d’espaces). Yogist atténue les douleurs liées aux mauvaises postures et au stress avec des séances de yoga. Wittyfit mesure la qualité de vie au travail et établit des diagnostics et recommandations. Quatre Epingles développe des conciergeries d’entreprise dans des sociétés de toutes tailles…
Transformation de la fonction RH
Face à cette profusion d’innovations et de services, la fonction RH doit se réinventer, expliquent les auteurs du livre. Externalisées ou numérisées, les missions traditionnelles ou à faible valeur ajoutée des services RH déclinent. A l’inverse, on attend de plus en plus des DRH qu’il deviennent des « coachs organisationnels » chargés d’accompagner le changement, remarque Boris Sirbey, Directeur Général de My job Company, cofondateur du Lab RH et co-auteur du livre.
« Malheureusement, ils peinent à exercer cette nouvelle mission car ils n’y ont pas été formés », affirme-t-il. Les DRH doivent finalement affronter un double défi, à savoir conduire le changement dans leur entreprise et faire évoluer en parallèle leurs missions et compétences. Bref, en travaillant à transformer leur environnement, les DRH se transforment eux-mêmes. « En cela la fonction RH devient homomorphique» conclue Jérémy Lamri, pour qui le rôle des start-ups est de les aider dans ce processus.