Le premier accord sur la santé au travail jamais signé par Ikea France comporte une expérimentation originale. L'entreprise va participer à une étude sur la douleur et son impact sur l’activité.

Enfin signé ! Débutées en novembre 2014, les négociations sur la santé au travail chez Ikea France ont abouti à un accord paraphé le 25 juin dernier par la CFTC, la CFDT et la CFE-CGC, soit 55 % des voix syndicales. Un texte touffu, à défaut d’être très original dans son contenu.

Mise en place d’un système de management de la santé, plan de formation renforcé, travail sur l’ergonomie des postes… Pour Bertrand Fialip, directeur des relations sociales de l’enseigne, il s’agit avant tout « de clarifier le rôle et les responsabilités de chacun ainsi que de construire une démarche partagée ».

Examiner la douleur

Le texte comprend néanmoins une expérimentation originale. À savoir un partenariat avec l’Institut Analgesia, premier pôle en Europe dédié à l’innovation contre la douleur. « L’institut nous a sollicité pour participer à un protocole de recherche sur trois ans afin d’étudier la douleur de nos collaborateurs », explique Bertrand Fialip.

Via des outils et objets connectés, entre 50 et 100 volontaires issus de cinq établissements différents vont permettre de récolter des données sur l’apparition de douleurs en fonction des circonstances de travail. « 70% des arrêts de travail sont liés à des douleurs. Cette étude pourra nous permettre de construire un meilleur environnement pour nos salariés », veut croire le directeur des relations sociales. Une expérimentation qui aurait été très bien accueillie par les syndicats.

Détente et relaxation

L’étude doit commencer début 2016. Ikea déboursera 500000 euros sur 3 ans pour y participer, conjointement avec d'autres entreprises. En parallèle, l’enseigne va consacrer 100000 euros à la « mise en place de solutions innovantes et/ou éprouvées tenant à la pratique d’actions de préparation physique, de détente des muscles et de relaxation pour les collaborateurs qui ont des postes soumis aux facteurs de risques professionnels ».

Des actions qui illustrent l’ambition de la marque jaune et bleue : devenir une référence dans le bien-être au travail. Un objectif ambitieux pour Ikea France, en recherche d’un second souffle social après le scandale d’espionnage de ses salariés en 2012. Rendez-vous dans trois ans…