Généralisé début 2015, le nouveau contrat de propreté de la Métropole s’attaque au « fini-parti », cher au syndicat FO. Terminé, le ramassage expéditif des déchets et les petites journées de travail ? Pas si simple.
Survivra-t-il au dernier assaut en date, le plus fort jamais enregistré ? Le «fini-parti», qui permet aux chauffeurs de bennes et aux ripeurs (éboueurs) de quitter le travail dès leur tournée achevée, a pour l’instant résisté à toutes les mises en cause à Marseille. Grâce à la bienveillance des maires successifs et sous l’œil vigilant de l’omniprésent syndicat FO Territoriaux (lire l’encadré). Un système vieux d’un demi-siècle, accusé d’être à l’origine de la saleté récurrente, laquelle constitue, avec l’insécurité, une des deux principales critiques adressées à la cité phocéenne, malgré une taxe d’enlèvement des ordures ménagères parmi les plus chères de France.
Depuis le 29 septembre, place au nouveau contrat local de propreté de la communauté urbaine, appliqué dans six arrondissements avant sa généralisation, en janvier 2015. «Le fini-parti est balayé», se réjouit Guy Teissier, président UMP de Marseille Provence Métropole (MPM), qui regroupe 18 communes. En théorie, ripeurs et chauffeurs doivent désormais travailler sept heures trente. Soit trente minutes de prise de poste (habillage et consignes), six heures trente de collecte (trois tournées), vingt minutes de fin de poste (signalement d’anomalies, retour et douche) et dix minutes de reliquat (représentant trente-trois heures sur une année pour des séquences d’information et de formation). Bien plus que les trois heures trente effectuées chaque jour en moyenne jusque-là, selon l’estimation de la chambre régionale des comptes en 2007, et que les deux à trois heures maximum relevées par les élus écologistes.
Sauf que cette nouvelle amplitude de sept heures trente reste très théorique. D’abord parce que les trente minutes de prise de poste ne correspondent à rien pour les ripeurs – seuls les chauffeurs vérifient leur camion et vont chercher leurs collègues. Tout comme les vingt minutes de fin de poste. Ensuite parce que le temps de collecte affiché constitue un maximum, pour des situations exceptionnelles… Dans les faits, le ramassage nouvelle version est organisé sur cinq heures, soit deux tournées entrecoupées d’une pause de vingt minutes. Grâce à un petit amendement opportunément introduit début juillet par la majorité UMP de la communauté urbaine, quelques jours avant le vote sur le contrat de propreté. «Le chef de secteur pourra libérer les chauffeurs et agents de collecte après la deuxième tournée ou au cours de la troisième éventuelle», précise-t-il.