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DCNS signe un accord global sur 4 ans

Entreprise & Carrières | Condition de travail | publié le : 19.04.2017 | Nicolas Lagrange

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Le groupe industriel français a signé un accord majoritaire "donnant-donnant", qui modifie l’organisation du travail, harmonise les règles sociales et refond la grille de classification, moyennant des compensations salariales et des engagements de recrutements et d’investissements

 Au terme de 16 journées de négociations, DCNS a conclu un accord majoritaire sur la période 2017-2020 avec la CFDT et la CFE-CGC (l’UNSA et la CGT ne l’ont pas paraphé), même si la direction avait au départ exigé au moins 3 signatures. « C’est un acte fondateur majeur, assure Alain Guillou, DRH Groupe. Nous avons trouvé un bon équilibre entre une nouvelle organisation du temps de travail, source de gains de compétitivité, et des contreparties salariales, 2 200 recrutements sur 4 ans et une augmentation de 70 % des investissements dans les équipements industriels. »

Pascal Feuardent, DSC CFDT (1er syndicat), abonde : « il s’agit d’un accord très structurant pour notre vie sociale, approuvé par 86 % de nos adhérents, sur les 1 250 qui se sont exprimés ». Les nouvelles dispositions se substituent à l'accord global de 2004, dénoncé par la direction en novembre dernier et s'appliquent aux 13000 salariés.

 

Variabilité des horaires Sur l’organisation du temps de travail, la durée journalière de 7h30 reste inchangée, mais la variabilité des horaires est réduite, notamment le matin, pour éviter les arrivées "perlées" qui compliquent le travail en équipe. Ainsi les prises de poste en production devront se faire dans les 15 minutes avant ou après l'horaire de référence.

« Cette mesure devrait dégager 20 minutes de "temps de travail collectif efficace", soit un gain annuel de 30 millions d’euros », estime le DRH Groupe. Par ailleurs, l’accord harmonise les règles sociales en matière d’astreintes, de travail dominical ou encore d’embarquement sur les navires, qui faisaient jusque-là l’objet d’accords, de notes unilatérales ou d’usages très divers dans les dix établissements du groupe. Et les temps d’habillage et de déshabillage sont sortis du temps de travail effectif, en restant rémunérés, tout comme les temps de lavage de mains et de douche pour les travaux salissants.

Quant aux cadres au forfait-jours (un peu moins de 6000), ils pourront passer de 210 jours par an à 213, les jours supplémentaires étant rémunérés à environ 140 %. « Un choix réversible, qui ne s’imposera pas aux nouveaux venus », souligne le représentant cédétiste. Enfin, le contingent annuel d’heures supplémentaires va passer de 150 à 180.

Classifications Parallèlement, la grille de classifications est enrichie de nouveaux échelons, pour démarrer plus bas et finir plus haut. « Nous allons accroître de 30 % le nombre de promotions par rapport aux quatre années précédentes », insiste Alain Guillou. « Près de 1 200 salariés, dont de nombreux ouvriers, vont bénéficier d’une hausse de salaire », ajoute Pascal Feuardent. Mais « les jeunes recrutés sur des niveaux bac pro, bac +2 et bac +3 progresseront beaucoup moins rapidement, en 18 ans au lieu de 18 mois pour les cas extrèmes, regrette Robert Henault, secrétaire général adjoint de l’UNSA. Ce qui risque de réduire l’attractivité de nos métiers et de nos sites, alors qu’il faut les renforcer. »

Non signataire, le 3e syndicat du groupe a en revanche paraphé, avec la CFDT et la CFE-CGC, trois accords sur la GPEC, les mesures intergénérationnelles et la QVT. Ce dernier texte pérennise notamment les espaces d’expression, jusque-là expérimentaux, en les dotant d’un budget autonome pour financer les initiatives locales.

Auteur

  • Nicolas Lagrange

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