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Attention au présentéisme!

Entreprise & Carrières | Condition de travail | publié le : 08.02.2016 | Nicolas Lagrange

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Attentifs à l’absentéisme de leurs collaborateurs, les managers ignorent souvent les signaux du présentéisme. Or cette présence excessive au travail est tout aussi préoccupante. Comment les détecter et agir ? Exemples.

«Lorsqu’un salarié termi­ne souvent tard, il faut se demander quelles sont ses motivations », assure Sandra Robaire, chef de marché revendeurs et coordinatrice administration des ventes et SAV chez Maviflex (fabricant de portes souples industrielles). « Cherche-t-il à montrer son implication ? Y a-t-il un vrai problème d’organisation du travail ? J’ai eu une discussion avec une assistante commerciale qui terminait toujours après les autres, relate la manager, à la tête d’une équipe de 21 collaborateurs. Elle se noyait dans certaines tâches administratives, qu’elle jugeait urgentes. Je l’ai sensibilisée à l’importance de prendre du temps pour sa famille et nous avons revu ses missions et son organisation, pour lui permettre de partir plus tôt. »

À ce jour, peu d’entreprises se sont saisies de la question de la surprésence au travail. En 2012, dans son accord sur l’égalité professionnelle, la SNCF s’est « engagée à lutter contre le culte du présentéisme », via une analyse approfondie des données de l’absentéisme. Travail tardif ou intense à intervalles réguliers, présence professionnelle en dépit d’un mauvais état de santé, travail en dehors de l’entreprise…

Donner des repères « Les formes varient, tout comme les motivations, affirme Florence Marache, animatrice de l’Observatoire de la qualité de vie au travail (QVT) de la compagnie ferroviaire. Nous donnons des repères pour les identifier. Il peut s’agir d’une impossibilité de s’absenter pour des raisons financières, d’un contexte familial difficile, d’une surcharge de travail après une absence – avec la crainte d’avoir du mal à se remettre à jour ou d’être mal jugé – ou encore d’une démarche de valorisation personnelle (pour un poste à fort enjeu ou par peur de perdre son emploi). »

Cette présence intempestive peut « arranger l’entreprise à court terme mais, à moyen terme, la facture va se présenter, avertit Sébastien Richard, spécialiste analytique RH chez Havasu. Car le présentéisme répété favorise l’émergence de phénomènes dépressifs, de maladies cardiovasculaires, selon plusieurs études. Préfigurant des absences nettement plus longues et très coûteuses ». Sur la base d’un outil de modélisation statistique appliqué à l’entreprise, l’analyste dresse par ailleurs deux constats majeurs : d’abord, les absences régulières au sein de certains services conduisent souvent d’autres salariés à une surprésence, occa­sionnant un

Auteur

  • Nicolas Lagrange

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